Directrice de IUFC, Université de Guyane
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre rôle au sein de l’Université ?
Depuis février 2021, je suis la directrice de l’Institut Universitaire de Formation Continue. A l’origine, je suis enseignante agrégée d’anglais ; j’enseigne la civilisation britannique. Je suis arrivée en Guyane en 2015, au moment de la création de l’Université. J’ai la responsabilité de la filière langue, qui regroupe 3 licences : anglais, LEA et licence professionnelle tourisme. La filière langue est celle qui rassemble le plus grand nombre d’étudiants. Je contribue à l’élaboration et à l’écriture du contenu de ces formations.
Étiez-vous présente lors de la création du DUPMA ?
En effet, je suis là depuis le début. Tous les DU doivent être rattachés à une composante de l’Université et celui-ci est rattaché au département lettres et sciences humaines. C’est à ce titre, que le directeur de l’IUFC de l’époque avait dirigé Serge Abatucci et Ewlyne Guillaume vers moi, en tant que directrice adjointe du département lettres. J’ai participé activement à la naissance de cette formation et à l’écriture de la maquette. Mais la difficulté a été de mobiliser les professeurs du département lettres et sciences humaines sur ce projet. J’étais membre élu des instances de décision et j’ai eu l’honneur d’en présenter la maquette en commission.
Pourquoi vous êtes-vous investie dans ce projet ?
Il me tient à cœur, parce que j’adore le théatre. Je m’y suis vraiment engagée à titre personnel. J’étais prête à venir à Saint-Laurent pour donner des cours sur le théâtre shakespearien. Le défi que j’ai aujourd’hui en tant que directrice de l’IUFC, c’est d’associer plus étroitement les collègues du département LSH à ce DU.
Ce qui me plait dans la démarche du Centre Dramatique, indépendamment de la collaboration administrative et pédagogique avec l’Université, c’est ce projet de transformer un lieu d’enfermement et de souffrance, en un lieu d’art et d’ouverture. C’est symboliquement fort.
Quelles ont été les retentissements de la crise sanitaire sur les formations de l’IUFC ?
Elle a fait évoluer l’organisation des formations vers le format hybride : une part des cours en présentiel et une autre à distance. Pour cela, l’université a acquis une licence zoom par formation. Dans le cas du DUPMA par exemple, il y a beaucoup d’intervenants professionnels extérieurs, cela représente un certain budget de les faire venir. Réduire la part des cours en présentiel, permettrait de diminuer le coût des formations et d’ouvrir l’accès à un plus grand nombre d’étudiants.
C’est pourquoi, nous travaillons à la mise en place d’une plate-forme de mentoring, qui permettrait aux étudiants d’avoir un suivi personnalisé à distance pour l’ensemble des filières.
Quels sont les perspectives d’évolution de l’offre de formation pour les métiers du spectacle ?
Nous avons échangé avec l’ENSATT, partenaire de la formation, à ce sujet. Sur le prochain contrat quinquennal de l’Université, il est difficile d’envisager l’ouverture d’autres formations ou la transition cers une licence ; du point de vue financier ou des ressources humaines. L’idée aujourd’hui, est de mener à bien une seconde promotion pour avoir un certain recul sur la formation et ses débouchés. L’Université fera un bilan pédagogique et une enquête auprès des diplômés à N+1. Nous aurons alors suffisamment d’éléments pour inscrire ce DU au niveau des répertoires spécifiques ou nationaux. Ce qui permettra d’avoir le soutien de la profession et de diversifier les possibilités de recrutement et de financement.
Ce qui est important également, c’est de renforcer les liens avec les Universités des Antilles (Guadeloupe et Martinique), afin que les étudiants et les compétences puissent davantage circuler.
Comment envisagez-vous le recrutement de la deuxième promotion ?
La première étape est la candidature sur la plate-forme e-candidat. Ensuite, un entretien est absolument nécessaire, car la formation est très exigeante et payante. Il est important de recevoir les candidats, interagir avec eux pour savoir “ce qu’ils ont dans le ventre”. Le DUPMA est sur 2 ans et demande beaucoup d’investissement ; il faut être passionné ! Des jurys de sélection seront organisés en collaboration avec l’équipe du Centre Dramatique en présentiel ou en visioconférence. Notre ambition pour les étudiants, c’est la réussite.