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Résidences Croisées : Burkina Faso, Guyane, Martinique

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Dayono

Résidence : Dayono Wandabothe

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Interview d’Alfred Alexandre

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Interview de Pierre Cuq

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Interview de Séverine Coulon 3 janvier 2022 Séverine Coulon, parlez-nous de vous Je suis responsable artistique de la compagnie les bas bleus, metteuse en scène, comédienne et autrice. J’ai commencé par être simplement interprète, puis j’ai eu l’envie de prendre la parole, de mettre en scène et d’écrire. C’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé. […]

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Quel est votre métier ?

Je suis une autrice, mais je ne le vois pas comme un métier, plus comme ma façon d’être au monde, de l’attraper. Je me définis comme quelqu’un qui fait face au réel, par rapport à tout ce que je peux en percevoir. Et je le restitue sous différentes modalités ; que ce soit un film documentaire, de l’écrit ou une performance, mais toujours avec une écriture poétique.
Mon statut d’autrice me permet de survivre à la société contemporaine que je trouve brutale.
J’habite en permanence un état de colère, comme si je portais un volcan en bandoulière. Cette colère a pris corps petit à petit, en comprenant comment je suis devenue noire et femme… Alors le fait d’entrer en écriture, de passer par la création, m’a permis de survivre et d’être en paix avec les gens que je côtoye.

Comment vous est venue l’envie d’être autrice ?

Enfant, on a l’intuition de ce que l’on veut devenir, la société (le système scolaire) te pousse à rentrer dans un moule, avec des modèles de réussite et d’échec. On perd un temps fou à ne pas écouter ce que les jeunes ont à dire. Ado, j’avais un carnet d’écriture, où je griffonnais déjà des poèmes et des mots. J’y avais inscrit en vert « je veux être artiste ». A la faveur d’un déménagement, des décennies après, j’ai retrouvé ce carnet et ça m’a beaucoup émue. J’avais oublié ce vœu, mais il a fait son chemin.
Je n’ai jamais eu de plan de carrière. Les choses se sont faites naturellement et un jour je me suis rendue compte que j’étais artiste. Avant, j’ai été attachée de presse, puis journaliste. Mais le journalisme ce sont des faits, une façon de raconter, un moule. Or, je cherche toujours à dire autrement les choses, à raconter ce qu’il y a derrière les faits. Alors j’ai glissé vers la réalisation, et j’ai affirmé cette écriture poétique et politique autour de l’afro-descendance, un thème qui m’a toujours intéressée.
Aujourd’hui, je peux dire que c’est ce qui me nourrit… et qui me pompe aussi.

Comment s’est faite la rencontre avec Kokolampoe ?

En 2014, j’étais au théâtre des Halles pour la création de la pièce « Le temps suspendu de Thuram». Alain Timàr, le metteur en scène, me présente un comédien en me demandant « A qui il te fait penser ? A Kadhafi voyons ! Ça te dirait d’écrire une pièce sur Kadhafi ?»
C’est un peu résumé, mais c’est comme ça que j’ai fait la connaissance de Serge Abatucci, puis d’Ewlyne Guillaume et d’Emilie Blettery.
A la suite de cette rencontre, il y a eu une première résidence d’écriture en 2019 au Centre dramatique Kokolampoe, puis une seconde en Martinique début 2021.
Le texte abouti, a été présenté en lecture publique à Tropiques Atrium, à Fort-de-France en mars, puis au Festival OFF d’Avignon en juillet.
Ecrire « Moi Kadhafi » a fait écho à mes colères ancestrales. Dans cette pièce, je parle depuis moi-même, Afro-descendante, qui a eu pour parent La-honte et La-colère. Je ne m’intéresse pas aux polémiques politiciennes que Kadhafi a pu susciter, mais à sa vision panafricaine, anticolonialiste et anti impérialiste. J’ai beaucoup lu sur la Lybie en amont. Je n’étais pas là pour faire le portrait de l’homme politique, mais bien de la façon dont il a exprimé la frustration des peuples, l’internationale des dominés. Les peuples caraïbéens se retrouvent dans ce combat contre l’hégémonie occidentale.

Que vous apporte l’écriture théâtrale, par rapport à d’autres formes de création ?

Ce que j’aime dans l’écriture théâtrale, c’est que tout se passe au moment présent, tout est vivant. On est entre nous, le plateau et la salle. Je n’ai pas beaucoup d’expérience en écriture théâtrale, mais j’aime cette ambition de créer un nouveau monde et de faire monde avec le public, les comédiens, la régie. C’est un espace de ré-invention, une relation directe. Pour moi, c’est une jubilation que je ne retrouve pas dans l’écriture littéraire ou la réalisation documentaire. On touche à quelque chose de mystérieux qui est en nous. Federico Garcia Lorca disait qu’il fallait bruler les rideaux des théâtres pour confondre ces 2 espaces : scène et plateau. Jeune, j’avais été saisie en lisant ces mots.
J’ai adoré la dernière partie de la résidence de « Moi Kadhafi » pour ça. Avec Serge, Alain Timàr et Alfred Alexandre, qui m’assistait sur la dramaturgie, on était ensemble pour mettre sur pied un nouveau monde.

Vous êtes en Guyane pour tourner un documentaire, pourriez-vous nous en dire quelques mots ?

En fait, je réalise actuellement une série documentaire littéraire de 70 épisodes de 6 minutes. J’ai sélectionné 14 livres antillo-guyanais et, dans chaque livre, j’ai pris 5 extraits qui seront lus par un comédien ; ce qui permettra au téléspectateur de plonger dans la langue et l’univers d’un auteur. L’idée, c’est de documenter chaque extrait avec non seulement des situations de la vie nos territoires, mais également des témoignages de personnes lambda sur chaque thématique abordée. C’est de la poésie documentaire et politique, arrimée au réel.
J’ai également sorti un recueil de 4 longs textes poétiques : « Eclaboussure » qui parle de nos errances, des rivages arrachés, des noms qui nous ont été volés, de nos quêtes de jarres remplies d’or et du pays qui m’habite : la poésie.
En novembre, à Paris, Nantes et Bordeaux, dans le cadre du Mois Kreyol, je vais performer sur scène un de ces textes, dans une forme chorégraphique.

Pour finir, quelle citation aimeriez-vous nous partager ?

Une citation extraite de la pièce de théatre « Noces de sang », de Federico Garcia Lorca :
« Tant qu’on est vivant, on se bat ! ».

Co-directeur du Centre dramatique Kokolampoe, comédien, scénographe

 

Cette interview avait été réalisée et publiée en septembre 2020, sur notre page Facebook, à l’occasion de l’ouverture de la saison.

Qu’est-ce qu’un Centre dramatique ?

Les centres dramatiques nationaux sont nés en 1946, au lendemain de la libération. La politique de décentralisation théâtrale avait pour but de redynamiser les régions en apportant du lien social, à travers le théâtre populaire. Un des artistes précurseurs de ce mouvement fut Jean Villar, à qui l’on doit le festival d’Avignon. Par une démarche volontaire d’artistes et de politiques, le théâtre sort des « hauts lieux culturels » pour rencontrer la vie, entrer dans le quotidien des français.

Comment est née l’idée d’un Centre dramatique à Saint-Laurent ?

C’est véritablement la rencontre entre les artistes et Léon Bertrand, maire de Saint-Laurent à l’époque, qui a permis à cette structure de voir le jour. Tout d’abord sous le prisme de la musique, puis progressivement le théâtre a trouvé sa place, dans un projet structurant pour cet espace multiculturel. Il s’agissait d’accompagner les jeunes à écrire et dire leur culture, tel un laboratoire, d’où ont émergés les premiers acteurs qualifiés.

Quels sont les enjeux du label scène conventionnée ?

Kokolampoe scène conventionnée pour un théâtre équitable, se construit dans une idée de formation et de quête d’excellence. Si le conventionnement ministériel est une reconnaissance, c’est aussi un contrat d’objectifs :

– accueillir des spectacles nationaux (hexagone et dom), des résidences d’artistes venus du monde entier, mener des expérimentations pour l’exploration du théâtre sous toutes ses formes et dans tous ses métiers

– être dans la transmission à travers des formations universitaires de haut niveau et des masterclass, avec le partenariat de L’ENSAT, de l’université de Guyane et d’autres théâtres écoles de renom, et ainsi faire sortir des professionnels du spectacle qui vivent de leur art, malgré la conjoncture locale

– relever le défi de continuer à s’inscrire dans le melting-pot culturel et linguistique unique de l’ouest guyanais

C’est cette synergie qui donne au centre dramatique Kokolampoe cette couleur si particulière et lui permet de contribuer au développement culturel et économique du territoire.

Quid de son encrage sur le territoire régional justement ?

Le centre dramatique Kokolampoe, établissement d’intérêt national, fruit de la politique de décentralisation, est d’autant plus imbriqué et impliqué dans le territoire, qu’il n’est pas soumis comme les CND, à la nomination ministérielle d’un directeur pour 3 ans.

Dans les Antilles et en Guyane, on assiste à la naissance d’un schéma régional fortement ancré dans son territoire, avec un dialogue qui se construit avec les pays de la caraïbe et le Suriname.

Directrice de IUFC, Université de Guyane

Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre rôle au sein de l’Université ?

Depuis février 2021, je suis la directrice de l’Institut Universitaire de Formation Continue. A l’origine, je suis enseignante agrégée d’anglais ; j’enseigne la civilisation britannique. Je suis arrivée en Guyane en 2015, au moment de la création de l’Université. J’ai la responsabilité de la filière langue, qui regroupe 3 licences : anglais, LEA et licence professionnelle tourisme. La filière langue est celle qui rassemble le plus grand nombre d’étudiants. Je contribue à l’élaboration et à l’écriture du contenu de ces formations.

Étiez-vous présente lors de la création du DUPMA ?

En effet, je suis là depuis le début. Tous les DU doivent être rattachés à une composante de l’Université et celui-ci est rattaché au département lettres et sciences humaines. C’est à ce titre, que le directeur de l’IUFC de l’époque avait dirigé Serge Abatucci et Ewlyne Guillaume vers moi, en tant que directrice adjointe du département lettres. J’ai participé activement à la naissance de cette formation et à l’écriture de la maquette. Mais la difficulté a été de mobiliser les professeurs du département lettres et sciences humaines sur ce projet. J’étais membre élu des instances de décision et j’ai eu l’honneur d’en présenter la maquette en commission.

Pourquoi vous êtes-vous investie dans ce projet ?

Il me tient à cœur, parce que j’adore le théatre. Je m’y suis vraiment engagée à titre personnel. J’étais prête à venir à Saint-Laurent pour donner des cours sur le théâtre shakespearien. Le défi que j’ai aujourd’hui en tant que directrice de l’IUFC, c’est d’associer plus étroitement les collègues du département LSH à ce DU.

Ce qui me plait dans la démarche du Centre Dramatique, indépendamment de la collaboration administrative et pédagogique avec l’Université, c’est ce projet de transformer un lieu d’enfermement et de souffrance, en un lieu d’art et d’ouverture. C’est symboliquement fort.

Quelles ont été les retentissements de la crise sanitaire sur les formations de l’IUFC ?

Elle a fait évoluer l’organisation des formations vers le format hybride : une part des cours en présentiel et une autre à distance. Pour cela, l’université a acquis une licence zoom par formation. Dans le cas du DUPMA par exemple, il y a beaucoup d’intervenants professionnels extérieurs, cela représente un certain budget de les faire venir. Réduire la part des cours en présentiel, permettrait de diminuer le coût des formations et d’ouvrir l’accès à un plus grand nombre d’étudiants.

C’est pourquoi, nous travaillons à la mise en place d’une plate-forme de mentoring, qui permettrait aux étudiants d’avoir un suivi personnalisé à distance pour l’ensemble des filières.

Quels sont les perspectives d’évolution de l’offre de formation pour les métiers du spectacle ?

Nous avons échangé avec l’ENSATT, partenaire de la formation, à ce sujet. Sur le prochain contrat quinquennal de l’Université, il est difficile d’envisager l’ouverture d’autres formations ou la transition cers une licence ; du point de vue financier ou des ressources humaines. L’idée aujourd’hui, est de mener à bien une seconde promotion pour avoir un certain recul sur la formation et ses débouchés. L’Université fera un bilan pédagogique et une enquête auprès des diplômés à N+1. Nous aurons alors suffisamment d’éléments pour inscrire ce DU au niveau des répertoires spécifiques ou nationaux. Ce qui permettra d’avoir le soutien de la profession et de diversifier les possibilités de recrutement et de financement.

Ce qui est important également, c’est de renforcer les liens avec les Universités des Antilles (Guadeloupe et Martinique), afin que les étudiants et les compétences puissent davantage circuler.

Comment envisagez-vous le recrutement de la deuxième promotion ?

La première étape est la candidature sur la plate-forme e-candidat. Ensuite, un entretien est absolument nécessaire, car la formation est très exigeante et payante. Il est important de recevoir les candidats, interagir avec eux pour savoir “ce qu’ils ont dans le ventre”.  Le DUPMA est sur 2 ans et demande beaucoup d’investissement ; il faut être passionné ! Des jurys de sélection seront organisés en collaboration avec l’équipe du Centre Dramatique en présentiel ou en visioconférence. Notre ambition pour les étudiants, c’est la réussite.